Lagos, NIGERIA : un p'tit tour et puis s'en va
21 mars 2025 : arrivée de nuit à Lagos. Une voiture avec deux militaires armés jusqu'au cou suit le véhicule du Lycée français de Lagos de l'aéroport au portail de mon immeuble...
Samedi 22 : quasiment toute la journée (jusqu'à la nuit) à réorganiser une classe dans un foutoir inimaginable. Je jette une grande partie du "matériel" entassé là depuis des années (poussière à l'appui) et crée trois espaces (de travail face au tableau, d'arts visuels autour de l'évier, bibliothèque).
Lundi 24-Mercredi 26 : sur les 18 CP, 6 (1/3) sont en vrac complet , avec en vedettes américaines Farid (le m. le plus insultant que j'ai vu de toute ma carrière), Omar (très consanguinuité et autiste grave) et Lucia (une princesse Nigérienne habituée à venir en classe en habits ad hoc, hauts talons à l'appui). Une heure de travail correcte puis...la jungle.
La titulaire est partie en décembre en burn-out carabiné.
La remplaçante avait besoin de la présence de la directrice environ à mi-temps (et, cerise sur le gâteau, ne savait pas ce qu'est une syllabe - parfait pour enseigner la lecture à des CP...).
Il s'agissait de sauver ma peau, mes nerfs, ma voix : réunion musclée avec la directrice et le proviseur ; demande d'aménagements quotidiens sous peine de démission ; refus ; "c'est votre choix, vous ne me reverrez pas demain !" Bye-bye le Lycée français de Lagos, mon salaire de 5200 euros (ils croyaient me tenir avec, manqué), mon appart de 100 m2 (trois chambres, deux salle de bain, une cuisine suréquipée - loin loin ma piaule de 10 m2 à Mexico l'an dernier !...).
Mercredi après-midi, lascivement à me baigner dans l'océan malgré les mises en garde effrayantes du conseiller en sécurité de l'ambassade venu le jour-même tenter de me mettre les ch'tons, une idée me traverse : filer à Cotonou au Bénin (Sandra, l'infirmière du lycée et ma voisine, avec laquelle le courant est très très vite passé, compagne de Fraubi, poète érotique béninois, ne m'en a dit que du bien). Puis rejoindre l'Espagne en traversant toute l'Afrique de l'Ouest.
Samedi : Bernard B., le gestionnaire du Lycée français m'embarque dans sa voiture (avec le copain armé jusqu'aux dents tant que nous sommes au Nigéria), direction Lagos où sa femme vit. Cela nous donne l'occasion de sympathiser, et pour moi de découvrir que mes ex-supérieurs hiérarchiques sont des alcolos carabinés, des débridés éhontés...et éventuellement des gros débauchés (le proviseur, marié, n'a rien trouvé de mieux que d'indiquer à Bernard lors de sa prise de fonction tous les bras à putes qu'il fréquentait) - bref, des Français venus profiter de l'Afrique pour bien s'éclater... Guère mon monde...
J'ai mes 723 euros durement gagnés, ma liberté et ma santé nerveuse intacte : ouf !
Et j'ai eu le temps de visiter les deux musées qui m'intéressaient dans la ville : le reste attendra... on n'attendra pas - aucune envie de repasser dans ce pays où il faut faire gaffe presque à chaque coin de rue, même si j'y ai vécu très sympathiquement une semaine entière.
J’ai quand même dû y revenir le 4 juillet pour mon vol retour - et ce fut épique : outre le chauffeur (béninois musulman) qui, une fois les contrôles passés, m’annonce qu’il faut retourner à Porto-Novo chercher de l’argent (!!!... je finis avec un taximan nigérien avec lequel tout se passe à merveille), les contrôles "sanitaires" du Nigéria ont fait des prouesses d’entourloupes et de corruption : seule le vaccin contre la fièvre jaune est obligatoire, mais on m’annonce qu’il m’en manque deux ! Généreusement, contre 2000 francs CFA (3 €), on complète mon carnet de vaccination de voyage, avec piqûres de rappel en 2028 ! Amis complotistes, à la prochaine plandémie, vous savez où aller pour avoir un faux pass vaccinal...
Quelques images de mes visites :
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