Mélanges et florilèges
Voilà un petit florilège des appellations amicales et communes entendues (de la part de tout le monde, y compris des policiers) et reçues au fil des jours lors de cette première année au Mexique : jefe (chef), amigo (là, on entend le "mon ami" de certains pays francophones où on veut nous vendre tout et n'importe quoi), papi (faux-ami : ici c'est le diminutif affectueux de papa), joven (jeune homme) - très souvent !
Marisol m'a reçu comme un membre de sa famille, au milieu de ses projets d'agroécologie (qui va la mener en France en septembre et en octobre avec un groupe - je suis chargé de lui trouver des lieux à visiter dans son sujet, et je devrais faire les traductions lors d'un colloque à Clermont-Ferrand).
Ismael et sa compagne Rubí m'ont partagé un délicieux pozole de despedida (au revoir). Claudia m'a reçu une nuit avant mon départ de Mexico...
Beaucoup de belle amitié dans tout cela. Merci.
Violences
"On te surveille !
Si tu voles l'un de nous, on te lynche tous !"
Au moins c'est clair...et cela parle d'un certain niveau de violence dans la société mexicaine.
Les versions plus douces, voire humoristiques, de ce type d'affichage tout à fait légal, devant une porte de garage : "Respecte mon entrée, je respecterai ta bagnole", ou "Ici, on crève les pneus gratis !"
La version gore : une tête humaine découverte par des passants au pied d'une statue à Acapulco, alors que je finissais ma première virée en matelas gonflable sur l'île de la Roqueta (il n'y a donc pas qu'en France...).
Mes expériences : des automobilistes qui ont voulu me faire la peau après que j'aie retourné leur rétroviseur alors qu'ils stationnaient sur la piste cyclable - j'ai leur ai toujours échappé, sauf un jour où une voiture m'a coincé derrière un camion mal garé : trois gars en sont descendus, m'ont abondamment insulté, ont tenté de me faire un croche-patte ...et cela s'est arrêté là (avec les "cousins de Nahel" en France, qui m'ont eu aussi souvent coursé dans les mêmes circonstances, j'aurais sûrement laissé ma peau sur le trottoir...).
Un coup de chance ou une protection divine ? Le 1r janvier, la veille de mon départ pour le pays des Mayas, j'ai été "arrêté" par trois gars : l'un d'eux m'avait prêté un vélo le temps de réparer le mien, son frère m'avait écrit le lendemain que les réparations coûteraient le double du montant convenu, j'avais dit niet et avait vainement attendu, le surlendemain puis six jours plus tard, le premier frère pour finir le deal (je m'étais fait accompagner par Ricardo la deuxième fois, les RV de nuit, on ne sait jamais...). Deux devant, un derrière, direction un lieu inconnu : subitement, par instinct de survie, j'ai braqué vers l'arrière (le gars n'a pu m'arrêter), puis j'ai pu passer in extremis et à toute bombe entre un mur et l'énorme roue du bike du chef qui m'avait rattrapé, puis j'ai foncé comme un dingue dans la ruelle tortueuse envahie de bicitaxis et de familles, passant par miracle sans accident au milieu de cette cohue humaine, grimpant le pont étroit où on ne passe que seul, jusqu'à rejoindre mon logement d'alors... Oui, un miracle... Bonne idée de demander chaque matin pour moi et mes proches la protection de la Vierge Marie et de Saint Michel archange !
Cet Hôpital Homéopathique National de Mexico serait au mieux en France considéré comme un hôpital placebo, au pire comme un hôpital complotiste (je me réfère à divers articles lus ces derniers mois qui nous expliquent la nouvelle doxa gouvernementalo-médicale - ainsi un "lanceur d'alerte" a-t-il dénoncé une professeure de l'université de Lorraine l'automne dernier pour avoir osé distribuer à ses étudiants des documents positifs concernant l'homéopathie...). C'est ce que devient la France macroniste, coupée de ses racines culturelles... (rappel : l'homéopathie, qui avec moi fonctionne parfaitement, a vu le jour à Paris). Aujourd'hui, il y a plus de liberté de penser et d'ouverture au Mexique (avec par exemple le Dr Erick Estrada, qui, en tant que défenseur scientifique du crudivorisme, est écouté par le pouvoir) que dans feu la patrie des droits de l'Homme... (Après avoir descendu l'homéopathie, le Conseil de l’Ordre des Médecins a mis en ligne sur son site le 27 juin 2023 un rapport sur les PSNC (Pratiques de soins non conventionnelles), en les accusant de « dérives »…et dès le 30 juin, l’hydrotomie percutanée [injections d'eau de Quinton, que j' ai utilisée avec succès les mois derniers] a été interdite ! Ce n'est que le début de la chasse aux sorcières, les autres thérapies naturelles devraient suivre : il s'agit de faire un boulevard plus grand encore aux produits de Big Pharma. C'est sans doute pour cela que le président de Sanofi était au premier rang lors de l'intronisation de Macron en 2017... C'est beau la corruption à l'européenne : mille et mille fois plus rentable que la mexicaine !...)
Images de ma dernière virée dans les Dínamos, entre 2800 m et 3100 m.
Couleurs
Ma dernière séance de danse des lettres hébraïques aux Viveros de Coyoacán (CDMX) a été bénie d'un joli clin Dieu coloré, dialogue entre mon T-shirt et le parterre de pétales de roses qui m'a été offert. Une invitation à la confiance, c'est sûr !
Adelante: je continue !
Car il m'a fallu bien des heures de combat et de prière pour obtenir ;
1) que l'éducation nationale renouvelle ma disponibilité (fait début juillet = saut provisoire dans l'inconnu)
2) que le Mexique renouvelle mon visa de travail : c'est fait depuis vendredi 29 juillet, feliz, feliz ! En fait, c'est un autre saut dans l'inconnu, si je me réfère à mes dernières heures à Mérida (il avait été convenu avec un futur collègue que je lui laisse quelques mois mon vélo et un sac d'affaires : la veille de mon départ, à 21h30, il m'écrit qu'il n'est plus d'accord !... J'ai mobilisé tous mes contacts locaux, Eulocio et une jeune danseuse de Cancún m'ont ouvert leurs portes, mais aussi Josefina - une de mes stagiaires de janvier, à la manœuvre pour cette super vidéo https://youtube.com/shorts/qyqBC1hpVp0?feature=share - qui habite Mérida, c'était le plus simple : une heure et demie avant de prendre mon bus vers Cancún et son aéroport, je laissais mes affaires chez elle et filais courir une heure sous la pluie rejoindre le terminal des bus ADO. Décidément, Victor Hugo avait tout compris : "rien n'est plus imminent que l'impossible, ce qu'il faut toujours prévoir, c'est l'imprévu").
Mais le prévisionnel est de passer quelques mois en France (j'y cherche un peu de travail), puis de revenir au Mexique (mais pas à Mexico : à Mérida) à la fin de l'automne ou au début de l'hiver travailler comme delsartien à la toute nouvelle Universidad de los Artes de Yucatán (UNAY) - nouvelles aventures en vue , c'est sûr !
Et faire mentir (un peu) ce poète dont les vers sont gravés dans le béton à Cancun :
"Soy de todos lados. Voy pour todos lados."
("Je suis de partout. Partout je m'en vais ")
Ignace de Loyola lui aussi avait tout compris : "Faire comme si tout dépendait de moi. Avoir confiance que tout dépend de Dieu." Merci !
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