Flics !

    En vélo, je peux faire ce que je veux (passer au rouge devant une voiture de la policía, rouler à contresens etc. etc. etc.), je suis transparent : les forces de l'ordre se contrefoutent des vélos ! Ou sont occupées par autre chose (par leurs smartphones, en général). Cela a son avantage... Parfois pourtant, je ne suis pas passé inaperçu - aperçu pas triste !

   La meilleure défense, c'est la fuite ! 

 Fin septembre, retour de visite d'un appartement, je rentre dans un immense parc d'attractions et trouve un coin d'herbe au calme pour y faire la sieste. Mais je suis repéré par une patrouille, qui commence à me chercher des noises. Aucune envie de perdre mon temps avec des niaiseries, je n'ai vraiment rien à me reprocher : je file à toute bombe à travers le parking et réussi à sortir du parc avant que leur bagnole n'ait réussi à me ratrapper - puis noyé dans la circulation dense, je n'ai plus rien à craindre...


  Bis repetita 

   Mi mai, il est 22h30, je viens de pisser derrière un grillage donnant sur l'herbe au bas d'un pont à l'entrée du parc des Dinamos, 2700 mètres d'altitude. Une voiture de police s'arrête, deux gorilles en sortent : l'un fait mine d'examiner avec scrupules et détails les gouttes du méfait, pendant que l'autre m'explique qu'il est interdit d'uriner dans la rue au Mexique. Avec le sourire, je le remercie de l'information et lui fait remarquer que, précisément, nous ne sommes pas dans la rue. Comme il devient insistant et me parle d'une amende et du juge civil, je lui tends ma carte de résident pour lui montrer que je suis tranquille côté légalité. Il la mamie comme si c'était un objet extraterrestre... puis m'indique qu'il va me falloir aller chez le juge civil !  
-Sûrement pas ! Et sûrement pas maintenant, car je m'en vais dormir dans la montagne ! 
- Sous tente ?  
- Oui.  
- Non, on va aller tout de suite chez le juge civil ! 
    Devant l'absurde, je tente le tout pour le tout : je hausse le ton, annonce qu'il est hors de question de j'aille en pleine nuit chez le juge civil, reprends mon sac à dos, enfourche mon vélo et prends la fuite. Ils auraient eu tout le loisir de m'immobiliser, ils ne l'ont pas fait. Je tourne rapidement à droite et rejoins une grande prairie de loisirs à l'entrée du parc des Dinamos, ils démarrent leur voiture et font mine de me poursuivre alors qu'ils savent qu'ils n'ont aucune chance de me retrouver... Par précaution, j'évite de retourner sur la route et découvre un nouveau lieu pour camper, très sympa. 
    Je crois qu'ils voulaient du fric les flics, tout simplement. 
    Et je me suis dit que si c'est comme cela qu'ils avaient affronté les Espagnols en 1521, ce n'est pas étonnant que l'empire azteque soit tombé si vite !... Idem contre les Gringos en 1846-1847... (cela leur a couté plus de la moitié de leur pays).

  Les bourgeois, c'est comme les cochons 

    La semaine suivante, sur la route qui me ramène aux Dinamos, je fais une pause internet près d'une borne wifi dans un quartier très chic. Comme il fait frais, j'enfile sur mon short un surpantalon et me mets à surfer. Voilà-t-y pas qu'une voiture de police arrive, qu'un flic en sort et me demande de tailler la zone !
- Ben, pourquoi ? 
- Parce que ! 
- Ben non, je n'ai vraiment rien à me reprocher, désolé. 
- Si, partez ! 
- Non, non je suis ici en toute légalité - mais au fait, pourquoi voulez-vous que je parte ? 
- Les caméras de surveillance, monsieur : VOUS AVEZ ÉTÉ FILMÉ EN TRAIN DE VOUS DÉSHABILLER ! 
    Kafka... : non seulement on est fliqué en tout lieu et tout moment, mais en plus ils sont tellement nuls qu'ils comprennent l'inverse de la réalité, images à l'appui ! 
    Comme le gars comprend qu'il n'arrivera à rien avec moi, il dégaine son téléphone et appelle du renfort - comme je vois qu'il est décidément trop c. et que je n'ai rien à gagner, j'enfourche mon vélo et lui envoie une bonne salve verbale (telle qu'apprise par les Carabinieri un matin sur l'autoroute me menant à Assise...). Bizarrement, il ne me poursuit pas - mais aux trois bornes wifi suivantes, il a fait positionner une voiture de police : décidément, on me prête qu'aux riches - les ultras-riches sont chouchoutés par les autorités de la même manière partout dans le monde. Ah ! si on avait un tel encadrement policier dans les quartiers populaires... 
    La semaine suivante, je me venge de cette terrible-horrible-insupportable injustice et, devant leurs caméras de surveillance, je me transforme l'espace d'un gros plan en fidèle disciple de Brel qui, aux bourgeois, avec l'ami Jojo et avec l'ami Pierre, montrait son cul et ses bonnes manières...


    Et pendant ce temps-là en France, la police fait des gardes à vue abusives, estropie des manifestants, met des femmes en petite culotte au milieu des commissariats pour faire des fouilles au corps, etc.  
    Bref, après les Gilets jaunes, pour la deuxième fois avec les manifs contre la réforme des retraites le pays est rappelé à l'ordre par la Commission des Droits de l'Homme de l'ONU pour "usage disproportionné de la force". Usage excessif de la force légale, comme il se doit dans tout bon régime autoritaire - mais tout le monde ne l'a pas encore compris...

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