Chiens !


Lui c'est Buc-le-sympa !

Fin mars, j'ai fui mon premier nouveau logement dans le beau quartier de Coyoacan a cause de Ramón (Raymond ! cela aurait pu être Pierre, Paul ou Jean), le type même du perrohijo (jeu de mot local associant "perro" - chien - et "hijo" - fils -, qui sonne comme "perrito", petit chien) : énorme dog qui m'assaillait quand je rentrais ou sortais, ce qui ne posait guère de problème à ses maitres. Ici, certains sont complètement barjots avec leurs chiens. Depuis des mois, je suis choqué à chaque fois que je découvre des affiches couleurs sur papier plastifié, de format A3 minimum mais pouvant aller jusqu'a 1 m x 2 mètres, tenues par des cordes ou des batons, pour annoncer la perte et la recherche du petit chéri de la famille - le contraste est dramatique avec les feuilles A4 en noir et blanc maladroitement scotchées concernant des personnes disparues... Inversion complete des valeurs... Ramón avec son nom humain auquel on faisait préférence aux humains : pas pour moi, évidemment. 

 Mais ce qui est cocasse dans l'expérience de Coyoacan, c'est que j'y ai aussi rencontré Buc, un adorable gros chien qui venait parfois me voir dans ma chambre (il restait poliment à l'entrée), qui n'aboyait pas et m'approchait sans m'envahir. Il m'a séduit, et le courant est si bien passé que je me suis mis à le caresser ! Du jamais vu pour moi depuis des décennies... Une forme de réconciliation. 

 Réconciliation, oui. En parlant avec Jessica, une maman d'élèves avec laquelle le courant passe bien (aussi !), j'ai découvert qu'elle devait gérer les deux molosses que lui ont imposé son mari et ses enfants - cela m'a rappelé ce qu'a vécu ma mère, et une colère violente et profonde  s'est (enfin) exprimée en moi concernant Bill, le cocker familial, qui a fait ch. notre maman en la réveillant quotidiennement très tot le matin jusqu'à la fin de sa vie avec nous sur Terre, l'empêchant de se reposer alors qu'elle etait rongée par le cancer... Cela ne l'a pas aidée, maman... Une source de mon aversion (plus ou moins passée) pour les chiens, évidemment. 

 Plus ou moins passée, car si j'aime les Buc et autres perros sympas, sur mon vélo c'est toujours le mode survie. Si bien que j'en suis arrivé à mettre en pratique deux préceptes hérités de mon père médecin - "mieux vaut prévenir que guérir" - et joueur d'échecs occasionel - "la meilleure défense, c'est l'attaque" - en un seul geste : quand je passe près d'un chien, je lui dégomme un bon petit coup préventif sans méchanceté mais qui lui rappelle qui est le patron - j'ai été maintes fois attaqué en traître par des horribles dogs "tout gentils tout plein" alors que je les croisais et qui, une fois dépassés, sortaient leurs crocs et se lançaient a ma poursuite. Je ne compte plus leurs agressions, et l'une m'a valu une chute violente et plus d'un mois d'antibiotiques... Oui, je priorise l'être humain au chien, et je commence par moi. N'en déplaise... 

 Les Aztèques mangeaient du chien. Ils en vendaient sur leurs marchés, prêts à l'emploi - morts - ou vifs, comme nous le faisons avec les lapins par exemple. Je ne saurais désapprouver...il y a trop de chiens dans ce pays, en particulier des hordes de chiens errants dans les quartiers populaires. 

 Et pourtant, cela me fend le cœur devant la maltraitance que certains subissent - une vie au bout d'une corde de deux ou trois mètres, parfois coincés jour (en plein soleil) et nuit sur un toit... Quand je le peux, je vais leur parler... 

 Tout cela est un peu "sans queue ni tête" et, comme le chante Souchon "les vaches qu'on aime on les mange quand même !"

https://youtu.be/9H5hMJuVJyw

Ma fuite de fin mars m'a ramené à Xochimilco, mais dans un nouveau lieu de vie, moins cher encore (1500$, 75€) et mieux équipé (eau chaude au lavabo et pour la douche), avec vue sur le plus grand canal de la chinampa où vivent pélicans et multitude d'oiseaux :




Merci Ramón et ses patrons !

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