Cuernavaca, mon amour...vache !

Il y a le centre historique, très vivant mais sans exubérance. Son beau château d'Herman Cortés.
Son superbe ensemble cathédrale.
Cerise sur le gâteau : une célébration commence au moment même où j'arrive - mieux qu'une visite, une expérience du lieu dans son essence.
Et le surlendemain, coup d'œil au Centro Cultural Teopanzolco, théâtre moderne qui fait face à un site archéologique.
Ici, à la différence de Mexico et de Mérida, les envahisseurs n'ont pas détruit les pyramides, sans doute parce que les Tlahuica se sont alliés aux Espagnols pour détruire l'empire aztèque.
Ce plan en proue de bateaux dominant la plaine me rappelle le magnifique théâtre Mahmoud Darwich de Ramallah, surplombant la plaine menant à Jérusalem, la ville de la paix...un jour...
Ici, c'est le monde à l'envers : si ailleurs on a parfois cherché à me sucer illicitement quelques pesos à cause de ma gueule d'Occidenal, ici on est honnête et on me donne : Miguel (un voisin de location) m'offre une soupe maison le soir de mon arrivée, Marilú (la propriétaire, 72 ans) m'invite à la manger chez elle et la complète de tortillas, puis le lendemain et quatre jours plus tard m'offre un grand verre de jus de fruit fait maison ; Yolanda (patronne d'un petit resto familial) me resserre de tous ses plats et de son agua de sabor sans augmenter le prix du menu ; Francisco (qui travaille au Centro Cultural Teopanzolco) m'offre un litre de jugo verde (jus pressé sur place avec orange, ananas, épinards et persil) ; Laura (qui fait des tamales et des champurados jusqu'à 22h) me donne une entrée gratuite pour un parc aquatique, et le lendemain un petit verre de champurado en extra ; Lazaro (un autre voisin, 78 ans) insiste pour m'échanger ma connectique USB qui fonctionne très mal, contre l'une des siennes qui est parfaite ; le patron d'un magasin de vélo me change un porte-smartphone en plastique mort en moins de 24h contre une version métallique sans me faire payer la différence de prix... Bref, je me sens super bien humainement parlant dans ce coin de printemps éternel !
Tout pour tomber en amour de Cuernavaca.Sauf que l'une des spécialités locales, c'est le n'importe quoi absolu en matière de conduite automobile - Mexico et Acapulco sont enfoncées, et de loin !...
Alors oui, tombé en amour avec Cuernavaca, mais en amour vache... comme son nom l'indique. Pas plus que les Anglais avec le français, les Espagnols n'ont compris le nahuatl. Chez Shakespeare, "cité" est devenu city et "global" a fini par signifier "mondial". Chez Cervantès, le nom de la capitale des Tlahuica - Cuauhnáhuac, « Le lieu près des arbres » -, est devenu « Cuernavaca », assorti d'une étymologie fantaisiste : cuerno (de) vaca, c'est-à-dire «corne de vache ».
Mais il me fallait sans doute un bon coup de corne dans les fesses pour aller visiter les logements que Ricardo, Chela, Gaudencio, Nelly et Abraham (du comedor de Xochimilco), Virginie (la maman d'élève) et Paola (ma première élève) ont trouvés pour moi sur Mexico. Finie la vadrouille... bientôt !
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