…et surtout la santé !
Non, je ne dirai rien sur l’absence de l'épisode (si fameux en Europe cet hiver) « C19, le grand retour ! » au Mexique : depuis Omicron (aux dires recueillis ici et là), c’est presque calme, rien de particulier (depuis l’autorisation de prescription de l’Ivermectine dans l’État de México fin janvier 2021 ? En tout cas les courbes de mortalité se sont effondrées dans la foulée…). Juste une remarque : il n’y a pas que les traitements interdits en France qui sont autorisés ici, il y a aussi la marijuana à usage thérapeutique : on trouve des crèmes la contenant dans toutes les pharmacies.
J’ai plutôt le goût
de partager des rencontres souvent fortes avec des lieux, des personnes ou des
manières d’envisager la santé et le soin.
Elle tire son nom de salles inspirées de je ne sais quelle ancienne pharmacie parisienne, mais c’est tout un autre monde : au fil des numéros des deux rues où donnent ses façades, on trouve une section allopathique, une vaste parapharmacie, une section herboristerie, une section homéopathie, un magasin de matériel médical, un autre de matériel chirurgical, une boutique d’anatomie etc. etc. etc.
Du jamais vu, un vrai musée !
Une grosse inflammation suite à une chute pour me défendre
d’une attaque d’un chien fin octobre m’a donné l’occasion de découvrir quelques
aspects du système de santé public.
Petit prix pour une consultation avec un médecin de l’Alcaldía
(l’équivalent d’une mairie d’arrondissement) de Xochimilco. J’ai eu du mal à
reconnaitre un professionnel tant il était mal habillé, sans énergie (j’ai bien
cru que j’allais passer la « consultation » au rythme du Mundial qu’il visionnait sur une
tablette…), ne m’examinant pas (si, à deux mètres de distance), tellement sûr
de sa prescription qu’il m’a recommandé en cas de non réussite au bout de deux
jours de vite consulter un autre collègue… J’ai quand même réussi à lui tirer
un peu d’humanité (un sourire) en lui souhaitant une « Feliz Navidad ».
Totalement gratuit (y compris pour une partie des
médicaments) : le centre de santé de la Ville de México du quartier (où
j’avais discrètement et régulièrement arraché des affiches prônant les
injections C19 pour les enfants de 5 à 11 ans…). Prise en charge par une jeune
médecin, qui a fait venir une collègue pour m’examiner à deux, palpations avec
gants comprises : du sérieux et un nouveau traitement antibiotique,
carabiné…
Mais l’essentiel, c’est la découverte du Dr Erick Estrada, médecin, herboriste puisant dans la pharmacopée traditionnelle amérindienne, chercheur universitaire et chaman, très reconnu et estimé ici, pourvu d’un doctorat et de deux honoris causa, qui enseigne à l’Universidad de Chapingo, en périphérie de la métropole. Tous les quinze jours, son équipe donne des consultations gratuites et lui, dans l’un des amphithéâtres du superbe hôpital Siglo XXI, des conférences hautes en couleurs, en ambiance… et en informations !
J’avais suivi un mois de
traitement avant la première conférence : excellents résultats suite à une
intoxication alimentaire au lait de vache.
Cela me disposait très positivement
à écouter le patron. Erick Estrada, apôtre du régime végétarien cru
(« j’ai dit au virus Viens ! Je
t’attends, je ne crains rien ! », et de ses 70 ans il a tout traversé
sans aucun soucis ni aucun traitement) a l’art de partager des données
scientifiques ou journalistiques parfois trash avec le sourire, l’humour et la
bonhommie. L’assistance est du type déchainé : c’est à qui réussira à
l’interrompre pour présenter un problème de santé personnel ou donner un
témoignage (on retrouve la vie des salles de théâtre, mais en décuplé au
possible). Si bien que tout cela dure… mais le fil est tenu, et le spectacle
garanti. Surtout, les actes se joignent aux paroles : le docteur invite à pardonner
et à méditer chaque jour, et termine ses conférences de trois à quatre heures
(durant lesquelles il ne boit ni ne s’assoit !) par une bonne demi-heure
de méditation guidée : on éteint toutes les lumières et tous les
portables, et il nous amène à prendre conscience que nous respirons de la
lumière, qu’elle nous entoure et nous habite et a une action guérisseuse en
permanence.
Je m’essaie maintenant, le soir, à un repas de fruits et de légumes, et cela me va très bien (mais c’est vrai que j’agrémente souvent le tout d’un petit gâteau sec délicieux – j’ai l’embarras du choix dans le quartier, ils en vendent partout et de toutes sortes : il me faut bien découvrir le pays…). Ce n’est pas cela qui m’a fait perdre près de 20 % de poids en quatre mois de présence au Mexique (je ne sais pas d’ailleurs au juste à quoi cela est dû), mais ça accompagne un processus qui me fait me sentir plus moi-même, avec toujours autant d’énergie, sinon plus.
J’ai découvert un maître au grand sens du terme, c’est sûr. Cela
valait la peine de traverser l’Atlantique pour le rencontrer. Merci !
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